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Memes et Internet

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Il mème un peu, beaucoup...

Libération, 13 avril 2008

Des Lolcats aux stars de YouTube, les éléments récurrents de la culture Internet forment un étrange folklore.

Il était une fois les mèmes.... Derrière ce nom, se cache un étrange et incroyable folklore réunissant les Lolcats, Chuck Norris et un monstre de spaghettis volant. A la base, le terme désigne un bestiaire très codé qui, sauf exception, reste confiné dans les communautés où il a été créé. Plus largement, il définit l’ensemble des phénomènes récurrents qui se sont inscrits, on ne sait pas trop comment ni pourquoi, dans le panthéon de la culture populaire d’Internet.

Tout d’abord, un peu d’étymologie. Enoncé la première fois par Richard Dawkins dans Le Gène égoïste (1976), le mot mème désigne une « unité d’information contenue dans un cerveau, échangeable au sein d’une société ». C’est à dire un contenu culturel (concept, technique, tradition, mode, ec.) qui, à l’instar d’un gène, peut se dupliquer, se copiant d’un cerveau vers d’autres cerveaux. Un peu à la manière des légendes urbaines. Mais, quel rapport avec Internet ?

Au milieu des années 90, le néologisme est utilisé pour décrire les idées ou informations, qui, tel un virus, se répliquent rapidement sur la toile. On s’accorde à dire que leur origine vient de Usenet, les forums de discussion d’avant le web. Ces communautés virtuelles se sont créé un langage – comprenant photographies, expressions ou personnages (réels ou issus de films, mangas, jeux vidéo) – utilisées, généralement comme commentaire, dans un but humoristique ou critique. Par exemple, l’Invisible Pink Unicorn (La Licorne rose invisible) employée pour parodier la religion.

Ce langage a ensuite été repris et développé par les imagesboard, des forums de partage d’images anonymes. Nés en Japon en 1999 , ils se sont développés sur le Web anglophone quelques années plus tard. Le plus célèbre d’entre eux est 4chan, aujourd’hui considéré comme l’un des plus fructueux générateurs de mèmes, avec plus de trois cents créations. On lui attribue la parenté des Lolcats, ces images d’animaux , le plus souvent des chats, associées à une légende écrite dans un anglais approximatif (tel « I can has Cheezburger »). A l’exception de quelques spécimens, la plupart des mèmes ne dépassent pas les frontières de ces cercles d’initiés.

Cependant la culture de masse n’est pas en reste, créant son propre folklore, relayé d’internaute à internaute via des sites, blogs, forums, mails, sites de réseaux sociaux... D’ailleurs, par extension, le terme mème est aujourd’hui souvent utilisé pour désigner ce qu’on pourrait appeler les phénomènes Internet. Aujourd’hui, les plus populaires viennent de YouTube.

Autres exemples fameux. Les Flying Spaghetti Monster, un culte (le pastafarisme) et une iconographie (un tas de nouilles emmêlées, orné de deux yeux et deux boulettes de viande ) inventés par Bobby Henderson pour protester contre la décision de l’État du Kansas de permettre que soit enseigné le créationnisme dans les cours de science au même titre que la théorie de l’évolution.

Inévitablement, l’idée qu’un tas de gens dans le monde relaient gratuitement un contenu a séduit les marketeux. Reprenant les mêmes outils, ils ont ainsi conçu le marketing viral.

Créé par: thanh dernière modification: Jeudi 09 of Octobre, 2008 [09:15:47 UTC] par thanh

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